Préservés de l’étalement urbain et de l’agriculture intensive, les terrains militaires regorgent d’une biodiversité remarquable. Pourtant, la biodiversité qu’ils hébergent reste souvent méconnue.
Une thèse pour mieux connaitre les caractéristiques et spécificités des sites Natura 2000 sous emprise militaire
Des études semblent démontrer que les sites militaires, préservés de l’urbanisation et de l’agriculture intensive, accueillent une biodiversité plus importante et rare que les terrains civils. Ce sera l’objet d’une thèse de 3 ans menée par l’Université de Bretagne Occidentale.
Dans un premier temps, la thèse déterminera la contribution du ministère des Armées à la conservation de la biodiversité sur les sites Natura 2000. Une comparaison de l’état de conservation des habitats sera menée entre des sites Natura 2000 militaires et civils.
Dans un second temps, une étude s’intéressera à l’histoire afin de comprendre comment la biodiversité de ces camps s’est installée et quelle a été son évolution en fonction de l’occupation de l’Armée. Encore une fois, ces données seront comparées avec des sites Natura 2000 sous emprise civile.
Enfin, le dernier objectif de cette thèse est de comprendre comment est perçu l’environnement par le personnel du ministère. Une étude sociologique va donc être menée à cette fin.
Où en est-on ?
Au cours de l’année 2020, la définition des protocoles d’inventaires a permis de préparer la phase de collecte des données. Au cours de l’année 2021, les inventaires naturalistes ont débuté sur les terrains militaires pilotes et se poursuivront jusqu’à la fin de l’été. Le traitement des données est en cours.
L’étude historique a commencé par la compilation des documents historiques disponibles et des plans de gestion et par la visualisation de photographies aériennes historiques. Au cours de l’année 2022, l’étude sociologique a débuté.
Améliorer le transfert des données récoltées sur les terrains militaires vers le Système d’Information de l’inventaire du patrimoine naturel (SINP)
La centralisation et la valorisation des données naturalistes est un axe de travail essentiel pour assurer la prise en compte des enjeux liés à la biodiversité dans la gestion des emprises et des activités militaires.
Une méthodologie claire de transfert des données naturalistes acquises sur terrain militaire doit être produite au cours du LIFE NaturArmy, afin d’obtenir une connaissance plus fine des enjeux liés à la biodiversité sur les terrains militaires, et notamment à l’échelle nationale. La remontée des données sera structurée en cohérence avec le format de données du Système d’Information de l’inventaire du patrimoine naturel (SINP), dispositif partenarial de mise en partage de l’information naturaliste obtenue selon un ensemble de méthodes commune.
Où en est-on ?
En 2019 et 2020, le Muséum nationale d’Histoire naturelle et la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement (anciennement la DPMA) ont rédigé un guide pour cadrer la saisie des données naturalistes sur les terrains militaires pour les données collectées dans le cadre des partenariats. En parallèle, des tests de transferts des données ont été réalisés, en collaboration avec le réseau des Conservatoires d’espaces naturels, ils seront poursuivis en 2022.
Déployer un outil d’analyse géographique des enjeux biodiversité
L’ensemble des données naturalistes doit être à la disposition des armées, en amont de tout projet d’aménagement ou de nouvelles activités sur un site Natura 2000 afin de limiter leurs impacts. Un prototype d’outil d’analyse géographique est en cours d’expérimentation au ministère. Son développement et son expérimentation dans le cadre du LIFE NaturArmy permettront, par la suite, son déploiement à l’échelle nationale.
Où en est-on ?
Depuis 2019, l’Etat-major de zone de défense de Rennes (EMZD) a développé un prototype de système d’information géographique infrastructure / environnement. Le but de cet outil est de croiser les enjeux opérationnels et environnementaux afin d’aider le commandement militaire à mieux gérer les espaces d’entrainement. Les Conservatoires d’espaces naturels Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine ont accompagné l’EMZD de Rennes dans l’établissement d’une liste de données indispensables à la caractérisation des enjeux environnementaux sur les terrains militaires.