Restauration et préservation des prairies steppiques
Les pelouses sèches sont l’enjeu principal du site, car il s’agit des dernières grandes steppes sèches de la région Rhône-Alpes. 1000 hectares seront préservés sur le long terme, dont 700 hectares seront concernés par des travaux de restauration.
La restauration de 510 hectares de pelouses sèches par le pastoralisme et par le renforcement des populations de Lapin de garenne.
Les pelouses sèches du camp nécessitent d’être davantage pâturées pour réduire le niveau d’embroussaillement. En effet, sans pâturage suffisant, un entretien mécanique régulier et coûteux est nécessaire, or ce n’est pas l’objectif recherché. Le pastoralisme permet d’inscrire la restauration des pelouses sèches du camp dans la durée. Correctement conduit, il est un excellent outil pour restaurer les pelouses embroussaillées : les animaux attaquent les ligneux de façon ponctuelle mais régulière, d’où une mortalité progressive avec peu de rejets. C’est une pratique économique locale et traditionnelle, garantie sur le long-terme, une solution fondée sur la nature. Le bilan carbone est beaucoup plus faible, à impact égal, qu’avec une gestion mécanique, d’autant plus qu’il participe à la vie économique locale.
Le pastoralisme sur le camp
Ainsi, plusieurs troupeaux débroussailleurs seront conduits :
- Un troupeau d’ânes, propriété du Conservatoire d’espaces naturels RA, dans les périmètres de sécurité
- Des troupeaux bovins, ovins ou caprins, en pension par le Conservatoire d’espaces naturels RA, dans les périmètres de sécurité des tirs
- Des troupeaux bovins, dans les zones de manoeuvres, conduits par les éleveurs en contrat avec le Conservatoire d’espaces naturels RA
La présence des animaux nécessite des soins quotidiens et du matériel de contention, d’abreuvement, de complémentation. Aussi, pour sécuriser et pérenniser le pastoralisme sur le camp, plusieurs actions sont prévues : pose de clôtures fixes, création d’un bâtiment fonctionnel pour les besoins du pâturage, acquisition de matériel agricole.
Des lâchers de lapin et construction de garenne
Certaines surfaces, trop densément embroussaillées et isolées ne peuvent être pâturées. La construction de garennes et le lâcher de lapins permettront un impact notable sur ces zones ligneuses. En effet, en tant qu’herbivores et amateurs de jeunes pousses, les lapins complètent naturellement et efficacement les travaux de plus grande ampleur entrepris dans ce LIFE. Mais les populations actuellement présentes sur la Valbonne sont faibles et peu dynamiques. Elles constituent en réalité le dernier bastion viable de cette espèce dans le département de l’Ain. Une centaine de lapins sera donc lâchée sur le site Natura 2000, dans les garennes construites spécifiquement. La chasse aux lapins sera interdite pendant toute la durée du LIFE pour permettre sa recolonisation (sauf expansion importante de la population en fin de programme et dans le respect des recommandations du plan de gestion).
Le renforcement de ces populations permettra également d’assurer une ressource alimentaire non négligeable pour nombre de rapaces d’intérêt communautaire fréquentant le site.
Restauration mécanique de 190 ha de pelouses sèches prioritaires dégradées
En partie est du camp, 400 hectares de prairies sèches sont fortement dégradées par une importante présence de ligneux (prunellier, aubépine). Au sein de ce périmètre, des travaux de restauration mécanique seront réalisés.
190 hectares de pelouses sèches et embroussaillées seront restaurées mécaniquement par du bûcheronnage, de l’arrachage (75ha) et du broyage (50ha).
Sur les secteurs dominés une plante herbacée vivace, le brome érigé (Bromus erectus), une fauche de restauration (50ha) ou du brûlage dirigé seront menés.
Le brûlage dirigé sera réalisé dans les zones fortement soumises aux tirs et où il est difficile d’accéder avec d’autres moyens de restauration écologique du fait de la proximité immédiate des pas de tirs. Ce brûlage à vocation écologique sera effectué en partenariat étroit avec le bureau de tirs et la société de chasse militaire locale.
Cette restauration forte permettra de retrouver plusieurs centaines d’hectares de prairies sèches prioritaires.
Lutte contre les espèces invasives
Sur le camp, deux espèces exotiques envahissantes sont particulièrement concernées : l’ailante glanduleux (Ailanthus altissimus) et la renouée du Japon(Fallopia japonica).
Dans une moindre mesure le robinier Faux-Acacia (Robinia pseudoacacia), l’arbre aux papillons (Buddleia davidii) et le solidage du canada (Solidago canadensis).
Pour chaque secteur, sera retenue la technique de lutte la plus radicale et la mieux adaptée au regard des spécificités locales, et sur la base des recommandations européennes (DAISIE : Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe) et française (réseau des Conservatoires botaniques nationaux), ainsi que de nombreux guides techniques publiés par les agences de l’eau ou les pôles relais du Ministère de l’Environnement.