Cartographier les habitats
Une cartographie sommaire a été réalisée en 1998. Mais celle-ci n’apportait pas d’éléments sur l’état de conservation des habitats naturels du site. Elle ne permettait donc pas une mise en œuvre des actions concrètes et précises de restauration (calcul des surfaces, identification des prairies sèches prioritaires pour la connectivité, …).
Cette carte des habitats est essentielle pour hiérarchiser et localiser les zones d’interventions. Mais, les contraintes quotidiennes de tirs limitent le temps de prospection sur le terrain.
Aussi, une méthode alternative et efficace limitant les déplacements a donc été trouvée. Des outils précis, comme le LIDAR et les photos aériennes en basse altitude, sont utilisés pour pallier à cette faible accessibilité. Cette technique permet une cartographie homogène, précise, une économie de temps sur le terrain et un réalisme opérationnel.
Localiser et quantifier les espèces d'intérêts prioritaires
Deux espèces d’intérêt prioritaire, l’outarde canepetière (Tetrax tetrax) et le faucon kobez (Falco vespertinus), sont présents et observés sur le site, mais sans estimation de leur effectifs. De nombreuses espèces d’intérêt communautaire à très fort enjeu de conservation pour la zone biogéographique continentale ont été identifiées dans les années 2000. Depuis, aucune recherche précise n’a pu être réalisée par absence de moyens et de facilités d’accès.
Les espèces d’intérêt prioritaire seront recherchées et localisées et leur état de conservation précisé au regard des effectifs à l’échelle régionale et de la zone biogéographique «continentale». Une attention particulière sera apportée aux oiseaux (*Tetrax tetrax et *Falco vespertinus en priorité), aux chauves-souris et aux invertébrés menacés. Les effectifs seront précisés et pour certaines espèces, les besoins écologiques seront donnés. Concernant les invertébrés, une recherche de mollusques et libellules, ainsi qu’une vérification de la présence de poissons d’intérêt communautaire sera faite au niveau des marais et lônes afin d’orienter les travaux de restauration des zones humides
Ces inventaires seront réalisés sur tout le site Natura 2000 dès 2020.
Identifier les continuités écologiques
L’identification des continuités écologiques permet de proposer des travaux de reconnexion ciblés aux endroits les plus pertinents, et ce pour un maximum d’efficience. Il est nécessaire de réaliser une carte des continuités à une échelle opérationnelle (1/5000ème ou 1/10 000ème).
En se basant sur la cartographie des habitats, sur les besoins des espèces d’intérêt prioritaire, seront identifiées les continuités écologiques entre les pelouses sèches. La méthode se basera sur la théorie des graphes (Urban et Keitt, 2001) et sur les circuits électriques (McRae, 2006 ; McRae et al., 2008). Le CEN RA possède les logiciels et maîtrise ces 2 méthodologies pour les avoir mises en place en 2016 sur l’ensemble du département de l’Ain dans le cadre d’un projet de trame verte et bleue. Il s’agit d’identifier les secteurs-clés en termes de continuités et qui devront être principalement soumis à restauration. La faisabilité des reconnexions sera confrontée à la présence de risques pyrotechniques.
Cette analyse sera réalisée sur l’ensemble du site Natura dès 2021.
Suivi de l'efficacité des travaux sur l'état de conservation des habitats et des espèces
Le CEN RA élaborera une méthodologie spécifique sur les prairies sèches d’intérêt prioritaires permettant d’évaluer l’état de conservation des pelouses sèches et de suivre l’efficacité des travaux de restauration en fonction des modalités de gestion.
En collaboration avec des experts faune/flore, la méthode consiste à s’appuyer sur des indicateurs biologiques adaptés, sélectionnés parmi les différentes méthodes existantes, de produire les protocoles de terrain mais aussi les méthodes d’analyse pour leur évaluation. Les choix méthodologiques seront confrontés aux réalités du terrain (surface, contraintes d’accès liées aux tirs, compétences, coûts, temps de mise en oeuvre). Cette méthodologie sera conçue pour être reproductible et transférable vers d’autres gestionnaires.